La corruption est l’une des plus graves entraves au développement économique et social. Elle constitue, en effet, un frein à la croissance économique en même temps qu’elle décourage l’investissement privé, surtout étranger et réduit les ressources disponibles pour le développement et menace les fondements de l’Etat de droit.
En réalité, il n’y a pas encore au Sénégal, un mécanisme de contrôle de la corruption. Tout est actuellement sur la perception. Comment les sénégalais perçoivent la corruption? Après avoir visité tous les départements du Sénégal, étudié les données collectées par des cabinets indépendants, une estimation a été faite sur la perception de la corruption entre mai 2015 et mai 2016. « L’Etat du Sénégal a perdu 118 milliards de francs CFA », selon Saliou Diop Chef division veille stratégique et recherche-action Département Prévention à l’office national de lutte contre la corruption (OFNAC).
Le Sénégal a voulu ériger la bonne gouvernance et la transparence en principes à valeur constitutionnelle. Il a, ainsi, ratifié la Convention des Nations Unies contre la corruption adoptée le 31 décembre 2003 et entrée en vigueur le 14 décembre 2005 ainsi que la Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption adoptée à Maputo le 11 juillet 2003 et ratifiée le 15 février 2007.
Pour rappel, le Sénégal est signataire du protocole de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) adopté à Dakar le 21 décembre 2001. Ces instruments font obligation aux Etats parties d’instituer des organes de lutte contre la corruption. Dans ce cadre, le Sénégal avait mis en place depuis 2003 une Commission nationale de lutte contre la non-transparence, la corruption et la concussion (CNLCC). Toutefois, il faut reconnaître que cette Commission n’a pas répondu aux attentes, faute de pouvoirs lui permettant d’accomplir pleinement sa mission.